Intelligence artificielle et revenu de base

Avec Antoine Mouré, à l’invitation de l’Association Française Transhumaniste nous avons animé une conférence-débat sur le thème: Comment le Revenu de Base peut-il être une mesure technoprogressiste en réponse aux progrès de l’IA ?

Ma présentation introductive:

Grâce au progrès technique, dans les années 30, Keynes prédisait pour l’année 2000 la semaine de 15 heures avec un niveau de vie quatre fois supérieur.  Au début de ce XXI° siècle, nos pays sont cinq fois plus riches que dans les années 30 mais le travail s’est intensifié pour certains, il s’est précarisé́ pour d’autres, il a disparu pour beaucoup trop de salariés au lieu d’être partagé entre toutes les mains. Si le progrès technique a tenu ses promesses, le bien- être promis n’est pas au rendez-vous.

La question centrale à laquelle nous allons essayer de répondre n’est pas comment produire davantage, mais bien comment répartir mieux la richesse créée par les hommes et par les machines.

Le progrès technique ne s’accompagne pas nécessairement de progrès sociaux. Au contraire, Bernard Stiegler, philosophe, décrit la disruption comme un phénomène d’accélération de l’innovation où ceux qui s’approprient cette innovation technologique, les GAFAM par exemple, imposent des modèles qui détruisent les structures sociales existantes et rendent les pouvoirs publics impuissants. C’est l’ubérisation de l’économie où les employés ne sont ni des autoentrepreneurs, ni des salariés avec des droits sociaux.  Ces sans-statut, ces sans-droits ont vu leur nombre exploser. En France, ils sont environ 1,3 million. Sans contrat de travail, sans protection sociale, chacun de ces travailleurs précaires, sans patron sur le dos, mais avec un algorithme tyrannique dans la poche, paie très cher une liberté factice.

En 40 ans le taux d’emploi précaire a triplé. Le salariat peu à peu se mute en précariat.

Au lieu de nous libérer, la machine nous a asservis et il est à craindre qu’avec l’intelligence artificielle ce processus délétère se poursuivre, les mêmes causes produisant les mêmes effets.

En outre le coût des investissements qu’exige l’innovation technologique d’une part, la concurrence de l’autre, exige toujours de produire davantage à des prix toujours plus bas. Ainsi au fil du temps les prix des produits manufacturés sont à la baisse, alors que les services qui exigent beaucoup de main d’œuvre et dont la productivité évolue peu, (les métiers du soin, les services publics en général, l’entretien, le coiffeur) voient leur coût augmenter avec le coût de la vie. C’est la fameuse loi de Baumol qui stipule qu’avec le progrès technique dans les secteurs industriels, le prix des biens dont la production est automatisée diminue tandis que celui des services dont la production n’est pas automatisable augmente. C’est ainsi par exemple que le prix d’une machine à laver diminue et qu’en revanche le coût des réparations augmente… Ce qui incite au renouvellement plutôt qu’au prolongement des objets ce qui  accroit  le gaspillage des ressources.

Avec un appareil de production de plus en plus sophistiqué, qui exige de plus en plus de capitaux, capitaux qui exige d’être bien rémunérés en intérêts ou dividendes, en vingt ans dans les pays de l’OCDE, 10 % de la VA a migré de la rémunération du travail vers la rémunération du capital. 10 % en France c’est 250 milliards qui manquent dans la poche des salariés et dans les caisses de la Sécu.  

Le grand paradoxe de notre époque pointé par deux économistes du MIT est « que la productivité est à un niveau record, l’innovation n’a jamais été aussi rapide mais en même temps notre revenu moyen diminue et il y a de moins en moins d’emplois. »

C’est ce que confirme l’économiste américain William Brian Arthur qui observe que l’économie en est arrivée à un point où la production est largement suffisante pour satisfaire les besoins de tous, mais où les emplois générateurs de revenus suffisants pour accéder à toute cette richesse produite, se font de plus en plus rares.

En outre cet assèchement de la distribution de la richesse par la rémunération du travail a conduit l’État à mettre sous perfusion une partie du corps social avec des aides sociales conditionnées, familiarisés financées par l’impôt, qui assujettissent les individus et qui divisent la société entre d’un côté un monde des assistés et de l’autre ceux qui réussissent tant bien que mal à vivre de leur travail.

Est-ce que l’intelligence artificielle pourrait ré enchanter le monde du travail ?

Il est à craindre que non si celle-ci, comme il en est de la plupart des moyens de production, reste la propriété d’une minorité guidée par le seul profit financier qu’apportera cette innovation.

Selon un rapport du Forum économique mondial, au cours des cinq prochaines années, le monde pourrait connaître la perte de quelque 83 millions d’emplois et la création simultanée de quelque 69 millions de nouveaux emplois, ce qui créerait une perte de 14 millions d’emplois. Il prévoit que d’ici 2027, les niveaux d’automatisation des tâches atteindront 42 % dans les tâches commerciales et jusqu’à 65 % dans les processus d’information et d’analyse des données, l’intelligence artificielle étant l’un des principaux moteurs de cette évolution.

Karl Widerquist, professeur de philosophie à l’Université de Georgetown au Qatar estime que si une personne perd son emploi à cause de l’IA, elle va régresser sur le marché du travail et exercer dans des secteurs d’activité à faible revenu. 

 Les entreprises qui possèdent cette technologie pourraient aussi rapidement monopoliser le marché jusqu’à ce qu’une seule entreprise domine toutes les autres comme c’est le cas aujourd’hui avec les géants du numérique.

Alors, que deviendrons-nous lorsque le travail et sa coordination seront entièrement automatisés ? Assisterons-nous à une exacerbation des inégalités et la fin de la démocratie avec l’accaparement du pouvoir et du contrôle de tous nos faits et gestes par une élite propriétaire de l’IA ?

Devrait-on alors se satisfaire comme seul projet de société́ de ce « cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettant de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète » comme l’a proposé l’ancien conseiller de Jimmy Carter, Z. Brzezinski sous le nom de tittytainment au forum mondial qui s’est tenu à San Francisco en septembre1995. [1]

Enfin ce système de substitution du travail humain par la machine repose sur une forme d’abondance énergétique, notamment grâce au pétrole qui conduit à une impasse. Selon la logique du profit, les machines, finissant toujours par être plus efficaces et lucratives que les êtres humains, remplaceront dans de plus en plus de secteurs les hommes ; mais celles-ci en se substituant au travail humain consommeront de l’énergie alors que les êtres humains avec ou sans travail devront aussi continuer à se nourrir, se déplacer, se loger, à consommer des biens et donc continuer pour leur survie à consommer toujours autant d’énergie.

Pourtant comme Keynes on aurait dû aussi se réjouir qu’en un siècle, l’automatisation, la robotique et la numérisation de l’économie puissent soulager l’homme de tâches pénibles et répétitives ; C’est tout le contraire qui s’est produit : Le travail s’est intensifié et s’est précarisé, enfermant les travailleurs dans l’angoisse de la déqualification et de la marginalisation. La « civilisation du temps libéré » chère à André Gorz semble une utopie.

Le problème fondamental est que jusqu’à présent les droits humains fondamentaux définis par la déclaration universelle de 1948, se nourrir, se loger, se vêtir se déplacer, cet universel concret cher au philosophe Fréderic Worms, ces droits universels sont conditionnés au droit à un emploi correctement rémunéré, droit qui est loin d’être universel et qui le sera de moins en moins avec l’IA, et c’est là que le bât blesse.

Alors quand le travail rémunéré n’assure plus dans de bonnes conditions l’existence, n’est-il pas temps de dissocier droit imprescriptible à l’existence et droit à l’emploi ?

Que faire ?

Beaucoup d’organisations d’entraide et de solidarité réclament un revenu minimum garanti pour les plus démunis. C’est une première étape urgente mais insuffisante. Car un système qui n’aide que les pauvres creuse encore l’écart qui les sépare du reste de la société. Une politique pour les pauvres est une pauvre politique observe Richard Titmuss, théoricien de l’État social britannique. 

Comment passer d’une aumône d’État qui assujettit à l’exercice d’un droit universel qui vous élève et vous libère d’un emploi non choisi?

Le philosophe marxiste Daniel Bensaïd souligne l’impérieuse nécessité de la socialisation d’une part des revenus : « La division sociale complexe du travail devrait permettre une socialisation accrue du revenu et une extension des solidarités. Ce serait le sens d’un revenu universel garanti déconnecté́ du travail, non dans sa version libérale d’une aumône de survie mais dans une logique du droit à l’existence et de l’extension des domaines de gratuité. »[2]

C’est la raison d’être de notre mouvement le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB)[3] quis’est donné pour mission de promouvoir le revenu universel dans le débat public, jusqu’à son instauration.

Sa charte définit ainsi le revenu de base : « Le revenu de base est un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement. »

Que devons-nous attendre de ce revenu d’existence ?

Il doit nous protéger…

  • Par son montant il doit immuniser à toutes les étapes de la vie contre la pauvreté et libère l’individu de l’épreuve du guichet et de la charité publique et privée.  Il protège aussi contre les accidents de la vie.

…mais surtout il doit être émancipateur pour nous permettre de travailler moins et vivre mieux.

 Jean Marie Harribey d’ATTAC affirme : « Le travail est vital dans un double sens : vital pour produire les conditions concrètes d’existence, vital pour se produire soi-même au sein d’un collectif social et culturel « [« 4] Il s’agit avec cette allocation d’existence de socialiser le premier objectif pour que chacun puisse se consacrer pleinement au second qui est de se réaliser socialement, de s’épanouir dans des activités choisies.

Ce véritable salaire socialisé dissocié de l’emploi individuel, doit permettre de répondre aux mutations en cours dans le monde du travail comme aux défis environnementaux à surmonter dans les années à venir.

  • Il doit permettre un meilleur partage des emplois et une réduction drastique du chômage il doit ouvrir la voie vers la réduction du temps de travail, individuellement et collectivement dans l’entreprise, pour aller dans un premier temps vers la semaine de 4 jours de 28 h. Pour cela lorsqu’on est au SMIC on doit pouvoir, avec le revenu universel, gagner plus en travaillant moins pour vivre mieux. Et ainsi aller vers la civilisation du temps libéré chère à A. Gorz. Cette allocation d’existence doit permettre enfin de réaliser le rêve de Bertrand Russell qui déjà en 1932 dans l’éloge de l’oisiveté s’exprimait ainsi : Si le salarié ordinaire travaillait quatre heures par jour, il y aurait assez de tout pour tout le monde, et pas de chômage. Cette idée choque les nantis parce qu’ils sont convaincus que les pauvres ne sauraient comment utiliser autant de loisir.
  • Il doit permettre d’envisager une transition écologique vers un monde plus frugal, à la fois respectueux des êtres humains comme de l’environnement et des ressources terrestres, il doit offrir la possibilité à chacun de faire les choix les plus pertinents pour la collectivité, tant dans son rôle de producteur comme celui de consommateur, étant assuré, qu’en toute circonstance, il disposera du nécessaire grâce à la solidarité de l’ensemble des membres de la communauté. Quand la vie n’est plus soumise au chantage de l’emploi, le revenu universel permet de se libérer d’une économie productiviste.

En revitalisant l’ensemble du corps social et toutes les composantes de la société,

  • Ce revenu d’existence viabilise des activités aujourd’hui peu rémunératrices, comme l’agriculture paysanne, les commerces de proximité, l’artisanat local, les activités culturelles et la création artistique, les métiers de l’accompagnement et de l’aide à la personne, toutes ces activités très utiles pour le bien-être de la population et peu lucratives car peu automatisables.
  • Il valorise aussi le travail gratuit, l’engagement bénévole, les activités non marchandes, familiales ou sociales, les stages de formation non rémunérés, les données que je mets à disposition gratuitement sur internet, le travail que je fais à la place de la caissière au supermarché, du fonctionnaire pour des démarches administratives sur internet,
  • La formation, le changement de métier, les ruptures dans une carrière professionnelle, l’intermittence, la mobilité, l’échec peuvent être envisagés plus sereinement ;
  • L’allocation, comme la contribution, sont individuelles, émancipant la personne de toute contingence familiale. Elle permet ainsi de dire non à des conditions dégradantes que ce soit dans le cadre de la vie privée ou dans celui de l’entreprise.
  • En donnant de l’assurance et de la sécurité, ce revenu de vie libère l’individu du stress, de l’usage de béquilles médicamenteuses, d’addictions, il augmente les capacités cognitives, le QI de l’ensemble des membres de la famille, allégeant du même coup les dépenses sociales des organismes publiques.
  • Il permet à chacun et chacune de prendre part à la vie publique, d’exercer pleinement son rôle de citoyen et ainsi de décider qu’elle doit être la place à donner à l’intelligence artificielle, aux machines dans la création de richesse et comment celles-ci peuvent contribuer au bien-être commun dans le respect de l’environnement et la préservation des ressources terrestres.

« Il s’agit de construire un État social qui mise intelligemment sur l’épanouissement du capital humain plutôt que sur l’astreinte d’un emploi non choisi.  » Philippe Van Parijs, philosophe, fondateur du B.I.E.N (Basic Income Earth Network).

Comment faire ?

 Pour cela, il nous faut partir du constat paradoxal suivant :

  • Qu’aujourd’hui, le travail ne paie plus alors que la rémunération du capital explose mais la solidarité par les cotisations est toujours totalement assise sur les salaires,
  • Qu’il existe 10 millions de pauvres sous assistance de l’État et dans le même temps l’ensemble du corps social est très riche : 1 600 milliards de revenus primaires et plus de 14 780 milliards de patrimoine,[5] rapport entre revenus et patrimoine inégalé depuis la veille de la 1ere guerre mondiale.

Ainsi sans perdre de vue le combat pour rééquilibrer en faveur du travail le partage de la valeur ajoutée, on peut dès à présent changer de pied en :

  • D’une part, répartissant mieux la solidarité entre travail et capital dans le partage de la valeur ajoutée – les machines, les algorithmes, qui remplacent de plus en plus les humains doivent aussi contribuer par une cotisation à l’existence des salariés qu’elles remplacent, comme le préconisait déjà Sismondi au début du XIX° siècle[6] et B. Hamon avec la taxe robot.
  • D’autre part, en substituant à la redistribution actuelle, faite d’aides sociales organisée par l’État – dont le montant est supérieur au montant de l’impôt sur le revenu – une redistribution horizontale universelle transformatrice, préventive et inclusive (Nancy Fraser)[7].
  • Le tout, administrée par une branche de la Sécurité sociale, pour financer une allocation d’existence inconditionnelle (AUE), individuelle, fondée sur le principe de solidarité universelle : Chacun contribue en fonction de ses moyens (en revenus et en patrimoine) à la satisfaction des besoins élémentaires de l’ensemble de la communauté.
  • A revenu universel, contribution universelle.

Ce revenu dissocié de l’emploi, socialisé, véritable salaire de vie, doit être d’un montant suffisant pour éradiquer tout au long de la vie la pauvreté en se substituant à toutes les aides non contributives, conditionnées financées par le budget de l’État (jamais de revenu individuel par unité de consommation < 1200 €)

Son financement peut être assuré :

  • Par une contribution progressive sur tous les revenus, d’activité et du patrimoine qui remplace l’impôt sur le revenu,
  •  Par une contribution progressive sur le patrimoine net privé qui se substitue à l’I.F.I. 
  • Et une cotisation sur le capital productif, l’EBE. Qui remplace la cotisation des AF sur le salaire.

Enfin quand tout le monde contribue de manière simple par un effort progressif en fonction de ses revenus et de son patrimoine, sans exception, à l’allocation de ce dividende universel la cohésion de la société en est renforcée. C’est la fin des exemptions catégorielles, des ayant-droits, des niches fiscales qui divisent la société et font que le coût des autres l’emporte sur l’empathie. Le consentement au financement de ce droit universel est plus facilement accepté. Le flux des plus riches vers les plus démunis ne dépendant que du niveau des inégalités dans la société.

Conclusion

Après la crise sanitaire de 2020-2022 qui a révélé aux yeux de tous les dégâts de quarante années d’abandon du bien commun, l’ensemble des forces sociales ne peuvent continuer à être spectatrices de leur propre anéantissement.[8] Il faut être force de propositions pour se réapproprier ce qui doit nous être le plus cher : l’exercice d’un droit à une vie digne en toute circonstance.

Ce revenu universel d’existence   peut constituer le premier dénominateur commun d’un programme de gouvernement, encore faut-il qu’elle permette à toutes et tous de s’affranchir de la charité publique qui vous oblige. Car il ne peut y avoir de liberté ni de démocratie réelle sans égale considération, sans égalité des droits humains et sans la solidarité des uns envers les autres pour garantir l’égale participation à la vie sociale et politique de l’ensemble des citoyens. Pour ne pas subir mais pouvoir choisir et pouvoir agir. 

Quelques jours après la chute du mur de Berlin Vaclav Havel s’exprimait ainsi :

« Chacun de nous peut changer le monde. Même s’il n’a aucun pouvoir, même s’il n’a pas la moindre importance, chacun de nous peut changer le monde » j’ajouterais à condition de ne pas devoir perdre sa vie, son temps et son énergie à essayer de la gagner.

_______________


[1] C’est, sous le nom de « tittytainment », la solution proposée par l’ancien conseiller de Jimmy Carter, Zebniew Brzezinski au principal problème politique que le système capitaliste allait devoir affronter au cours des prochaines décennies, formulé ainsi : « Comment serait-il possible pour l’élite mondiale de maintenir la gouvernabilité́ des quatre-vingts pour cent d’humanité́ surnuméraire, dont l’inutilité́ est programmée par la logique libérale? « (Conclusion du premier State Of The World Forum, qui s’est tenu du 27 septembre au 1er octobre 1995 à l’Hôtel Fairmont de San Francisco), cité par Jean Claude Michéa dans L’enseignement de l’ignorance, Éditions Climats, p. 41 et suivantes.

[2] Daniel Bensaïd, Éloge de la politique profane, Éditions Albin Michel, 2008, p49

[3] https://www.revenudebase.info/

[4] Jean-Marie Harribey, la centralité du travail vivant, revue ATTAC, 19 /09/2017 – https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-14-ete-2017/dossier-le-travail/article/la-centralite-du-travail-vivant

[5]INSEE :https://www.insee.fr/fr/statistiques/5432491?sommaire=5435421 https://www.insee.fr/fr/statistiques/5430978

[6] D’après la thèse de Jean de Sismondi, (1773- 1842) l’introduction de nouvelles machines ne profite qu’au patronat. En effet, les profits grossissent alors que les salaires restent les mêmes. Il considère que cette augmentation des capacités de production va mener à des faillites : la consommation ne peut pas suivre le surplus de production puisque les ouvriers ne sont pas payés à leur juste valeur. Sismondi considère que l’inégal partage des richesses est doublement néfaste : c’est injuste et cela provoque des crises de surproduction. Il pense alors à faire augmenter les salaires grâce aux surprofits que crée la machine qui remplace l’ouvrier, en réduisant le temps de travail et en interdisant le travail des enfants. (Wikipédia)

[7] Comme l’écrit Nancy Fraser dans : « Qu’est-ce que la justice sociale ? » : « Les remèdes correctifs à l’injustice sont ceux qui visent à corriger les résultats inéquitables de l’organisation sociale sans toucher à leurs causes profondes. Les remèdes transformateurs, pour leur part visent les causes profondes. » (…) « Combinant systèmes sociaux universels et imposition strictement progressive, les remèdes transformateurs, en revanche, visent à assurer à tous l’accès à l’emploi, tout en tendant à dissocier cet emploi des exigences de reconnaissance. D’où la possibilité de réduire l’inégalité sociale sans créer de catégories de personnes vulnérables présentées comme profitant de la charité publique. Une telle approche, centrée sur la question de la distribution, contribue donc à remédier à certaines injustices de reconnaissance. »

[8]                Barbara Stiegler : « Il faut s’adapter-sur un nouvel impératif politique, Éditions Gallimard, 2019, Page 276 :  Privés à la fois des moteurs de la réforme et de la révolution, les partis dits progressistes sont un peu partout désarmés, assistant médusés à une troublante perturbation des signes, semblant les condamner soit à l’adhésion passive à la « révolution » néolibérale, soit à la lutte réactive contre ses « réformes » et pour la défense du statu quo. Les anciens conservateurs mutent en progressistes, tandis que les anciens progressistes sont dénoncés comme conservateurs. « 

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2 commentaires pour Intelligence artificielle et revenu de base

  1. Beaume Michel dit :

    La nullité de ces documents me désole, et en plus j’ai lu en naviguant que le coût était simplement évoqué à 100Mrd€ alors que les éléments qui l’accompagne de font ressortir à 600Mrd€ (cf : Fédération Charles Léopold Meyer)
    Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes, sinon on fait n’importe quoi :
    Versement mensuel Population concernée Coût Mrd €
    A la naissance (900 € /parent) 1 800€ (#700 000) 1 260 000 000
    0 – 14 ans (cf : nota ci-dessous ) 300 € (#14*700 000) 52 920 000 000
    14 – 18 ans(cf : nota ci-dessous ) 450 € (#2 100 000) 11 340 000 000
    18 – 60 ans (50 % du revenu médian)900 € (56 000 000) 604 800 000 000
    Total 670 320 000 000
    On arrive donc à un coût de 670Mrd€, et non pas à 100Mrd€
    Le MFRB et ses collaborateurs feraient bien de relire mes propositions …

    (Mon ami Guy Valette n’a même pas pris la peine d’utiliser le tableau que je lui avais envoyé pour corriger et compléter son projet …)

    (Je vous conseille de vous pencher sur l’analyse des projet plutôt que sur des modifications inutiles sur nos statuts).

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